Jean Zay, père fondateur de l'IAP, entre au Panthéon
Comme le président de la République l'avait annoncé en février 2014, les cendres de Jean Zay, avec celles Germaine Tillion, de Geneviève De Gaulle-Anthonioz et de Pierre Brossolette, seront transférées au Panthéon le 27 mai 2015. « J'ai voulu que ce soit l'esprit de Résistance qui puisse être salué », avait précisé François Hollande au Mont Valérien, haut-lieu de la mémoire nationale.
Cet esprit, Jean Zay l'a défendu aux heures les plus sombres de notre Histoire. Il lui a sacrifié sa liberté tout d'abord, puis sa vie elle-même : incarcéré dès 1940 à Clermont-Ferrand, transféré l'année suivante à la maison d'arrêt de Riom, Jean Zay n'est finalement tiré de sa geôle que pour être lâchement assassiné par la Milice le 20 juin 1944.
Plus qu'un homme, les balles des collaborateurs ont visé un symbole et un idéal. Brillant étudiant en droit, avocat, journaliste, élu député du Loiret en 1932 puis réélu en 1936 sous la bannière du Front populaire, Jean Zay est nommé par Léon Blum à la tête du ministère de l'Éducation nationale à l'âge de 31 ans - il demeure ainsi le plus jeune ministre de toute la Troisième république.
Là, son œuvre a été considérable, y compris en faveur de la science : avec l'aide de Jean Perrin, un sous-secrétaire d'État qui, selon ses propres termes, « brûlait de passion », Jean Zay a mené pour la première fois en France une véritable politique nationale de la recherche scientifique. Mise en place d'un service central permanent au sein du ministère, hausse considérable des budgets, création du Palais de la Découverte et du CNRS. la liste de ses réalisations est longue.
Jean Zay occupe également une place toute particulière dans l'histoire de l'Institut d'astrophysique de Paris : en signant l'arrêté de création de l'IAP le 30 octobre 1936, en consacrant les moyens nécessaires à la construction du bâtiment du boulevard Arago à partir de 1938, il apparaît aux côtés de Jean Perrin comme l'un de ses principaux pères fondateurs.
Denis Guthleben
Attaché scientifique au Comité pour l'histoire du CNRS et rédacteur en chef de la revue Histoire de la recherche contemporaine.
Voir le film documentaire (52 minutes), de Stéphane Benhamou, diffusé le 26 mai 2015 sur le site de LCP Assemblée nationale :
25 février 2014 (mis à jour le 27 mai 2015)