Des oscillations superposées au
signal inflationnaire dans
les données de WMAP ?
L'inflation est une phase d'expansion accélérée exponentielle
s'étant produite pendant les premiers instants de l'univers et qui
permet d'expliquer nombre des paradoxes du modèle standard du Big
Bang chaud. En raison de l'énorme augmentation de la taille de
l'univers pendant cette période, les échelles plus petites que la
longueur de Planck sont devenues des échelles d'intérêt
astrophysique. La longueur de Planck marque la frontière entre la
physique connue et la physique très spéculative. En dessous de cette
longueur, la nature quantique du champ gravitationnel devient
cruciale. Un traitement correct de la physique à ces échelles
demande donc une théorie de la gravité quantique, aujourd'hui
seulement esquissée. Grâce à l'inflation, on peut espérer voir
certaines signatures observationnelles de cette théorie alors que
l'on croyait que les hautes échelles d'énergie mises en jeu
interdiraient pour très longtemps son étude "expérimentale".
Les anisotropies du rayonnement cosmologique de fond détectées par
COBE, étudiées par WMAP et bientôt par Planck constituent un exemple
parfait de cette démarche. On caractérise ces anisotropies par les
"Cl's" (voir la figure) qui représentent l'amplitude des
anisotropies en fonction de l'échelle angulaire "l", i.e. de l'angle
sous lequel on les regarde sur la sphère céleste. La présence de
petites oscillations superposées au signal typique obtenu dans le
cadre de la théorie de l'inflation constitue une signature possible
de ces effets se produisant en dessous de la longueur de Planck. Les
données récentes de WMAP semblent être compatibles avec ces effets
mais le mot final sera probablement donne par le satellite Planck.
Merci au Centre Informatique National de
l'Enseignement Supérieur (CINES) pour les
heures de calcul...