L’Académie des sciences décerne la médaille Janssen 2007
à Bernard Fort (IAP).

Bernard Fort a commencé sa carrière à l'Observatoire de Meudon où il a tout d'abord travaillé sur la physique de la couronne solaire. Il s'est ensuite intéressé aux tout nouveaux détecteurs CCD dont il a compris très vite qu'ils seraient les récepteurs de l'astronomie visible des prochaines décennies. Bernard Fort a donc constitué un nouveau groupe instrumental à Meudon pour la réalisation de caméras CCD. Ce projet a ainsi permis à la France de participer aux très gros efforts de développement des CCD pour l'astronomie visible. Puis il s'est déplacé en 1982 avec sa jeune équipe dans les nouveaux bâtiments de l'Observatoire de Toulouse. C'est là, qu'avec cette équipe, ils ont construit les premiers spectrographes multi-objets européens PUMA1 et PUMA2, qui ont servi pendant plusieurs années au CFHT et à l'ESO.

Pour en valoriser le retour scientifique, Bernard Fort s'est alors orienté vers la cosmologie et notamment la spectroscopie multi-objet des amas de galaxies lointains. C'est à l'occasion de ces observations que Bernard Fort et son équipe ont découvert les arcs gravitationnels, puis mesuré les premiers redshifts d'arcs qui ont révélé alors leur vraie nature. Ces observations ont ouvert un champ nouveau pour la cosmologie observationnelle où Bernard Fort et son équipe ont joué et jouent encore un rôle de leader mondial. Bernard Fort est ensuite retourné à Paris en 1994. Après plusieurs années au DEMIRM de l'Observatoire de Paris, il a dirigé l'IAP de 1998 à 2005. On lui doit plus particulièrement l'arrivée du GRECO qui a relancé l'astrophysique théorique à l'IAP.

Au cours de toutes ses années, Bernard Fort a su conserver un enthousiasme communicatif qu'il a partagé avec plusieurs générations de jeunes chercheurs. C'est avant tout son goût pour la réflexion et pour tenter de répondre aux grandes énigmes auxquelles l'astronomie est confrontée, qui est à la source de son inspiration et de sa carrière. C'est un exemple pour tous les jeunes chercheurs qui construiront la recherche de demain, bien au-delà de l'astronomie.

L’Académie des sciences décerne le Prix Ampère – Electricité
de France 2007 à Alfred Vidal-Madjar (IAP).

Alfred Vidal-Madjar a mené une remarquable carrière, marquée par une production scientifique exceptionnellement riche et d’un grand rayonnement international. L’étendue impressionnante de son champ de recherche va de l’exosphère de la Terre à la cosmologie avec comme principal outil la spectroscopie, et on retiendra tout particulièrement le rôle majeur qu’il a joué pour promouvoir et exploiter l’astronomie ultraviolette depuis l’espace, jusqu’à la mission FUSE qui vient d’achever sept années d’observations. Le caractère novateur de sa recherche et l’originalité de son sens physique l’ont amené à plusieurs grandes premières scientifiques, parmi lesquelles on citera la première mesure du deutérium interstellaire – une observation cruciale pour la cosmologie –, l’ensemble spectaculaire des résultats sur l’étoile à disque de débris Beta Pictoris, la première détection de microlentilles gravitationnelles vers les Nuages de Magellan, et récemment la détection de l’exosphère en évaporation de la planète extrasolaire Osiris.

Le Prix Ampère de l’Électricité de France, fondé par EDF en 1974, est l’un des prix les plus prestigieux de l’Académie des sciences et est destiné à récompenser un ou plusieurs savants français pour un travail de recherche remarquable dans le domaine des sciences mathématiques ou physiques, fondamentales ou appliquées.

Quelques uns des précédents récipiendaires :
Pierre-Gilles De Gennes (1977), Claude Cohen-Tannoudji (1979), Alain Connes (1980), Edouard Brézin et Jean Zinn-Justin (1981), Jules Horowitz (1988), Adrien Douady (1989), Pierre-Louis Lions (1992), Claude Itzykson (1995).