Résumés des conférences publiques
- 3 mai 2011 : Jean-Pierre Luminet (astrophysicien à l'Observatoire de Paris-Meudon et écrivain)
- « Newton »
- La conférence, illustrée d'une riche iconographie, retrace le destin d'Isaac Newton, l'astronome, le mathématicien, le spécialiste de l'optique, mais aussi
l'alchimiste, le théologien, l'impitoyable directeur de la Monnaie britannique, le président tyrannique de la Royal Society. Voici l'histoire d'un homme qui a profondément
marqué les sciences et la société occidentale, mais dont la face cachée était tout aussi surprenante.
Note : à cause de problèmes techniques au moment du tournage, la vidéo de cette conférence ne pourra malheureusement jamais être mise en ligne... - 14 juin 2011 : Alain Giraud-Ruby (scientifique et écrivain)
- « La longitude, muse oubliée de l'astronomie classique »
- On montre comment, à l'âge classique, les problèmes stratégiques liés à la mesure de la longitude, à l'origine notamment
de la construction des premiers observatoires optiques, succèdent à ceux du calendrier et de l'astrologie comme principal moteur des progrès de l'observation astronomique.
La cartographie terrestre, spécialité des astronomes et géodésiens de l'observatoire de Paris comme Picard et La Caille, utilisera pendant près de deux siècles la méthode
des éclipses des satellites de Jupiter développée par Galilée et Cassini, tandis que le point en mer par la méthode des distances lunaires de Werner occupera plusieurs
générations d'Astronomes Royaux à Greenwich, de Flamsteed à Maskelyne.
Le perfectionnement des chronomètres de marine ne marquera pas la fin du rôle fondamental de la longitude comme muse de la science au dix-neuvième siècle : l'utilisation du télégraphe et de la radio inspirera à Poincaré, au Bureau des Longitudes, une nouvelle conception du temps à la base de la théorie de la relativité. Et ce n'est pas par hasard si les applications les plus répandues de cette théorie sont les systèmes de positionnement par satellite. 20 septembre 2011 :Conférence annulée Cédric Villani (professeur de mathématiques de l'Université de Lyon et directeur de l'Institut Henri Poincaré)- « Des particules, des étoiles et des probabilités »
- Le devenir de notre système solaire, de notre galaxie, sont des questions qui agitent scientifiques et non scientifiques depuis des siècles. Même quand on se limite à une description simple, à la Newton, des objets célestes, le problème est très ardu ! De fait, cette reflexion a conduit historiquement à quelques-unes des avancées les plus spectaculaires de la mécanique classique ! Je ferai le point sur ces questions et en profiterai pour évoquer quelques notions fondamentales telles que l'entropie, ou la mystérieuse et hypothétique "relaxation violente". Au passage, on fera connaissance avec quelques méandres du tortueux chemin de la découverte scientifique.
- 4 octobre 2011 : Guillaume Hébrard (astrophysicien à l'IAP et à l'Observatoire de Haute-Provence)
- « La révolution des exoplanètes »
- La première planète orbitant autour d'une étoile autre que le Soleil a été découverte en 1995 à l'Observatoire de Haute-Provence. Plus de 500 planètes extrasolaires ont été détectées depuis lors, notamment par les méthodes dites des vitesses radiales et des transits. Ces découvertes ont entraîné de grandes avancées en exoplanétologie. Elles permettent de mieux comprendre comment les systèmes planétaires se forment et évoluent ; elles amènent également à se poser de nouvelles questions.
- 8 novembre 2011 : Patrick Michel (astrophysicien et responsable du Groupe de Planétologie de l'Observatoire de la Côte d'Azur)
- « À la conquête spatiale des astéroïdes et des comètes »
- La conférence fera un état des lieux de nos connaissances actuelles sur les petits corps du Système Solaire (astéroïdes et comètes) obtenues grâce aux missions spatiales qui leur ont rendu visite ou les ont survolé et aux développements théoriques/numériques permettant d'explorer et de comprendre les différents processus que ces corps subissent durant leurs évolutions (impacts, vibrations, fragmentation). Des images et films réels sublimes de ces petits corps fascinants, tous différents les uns des autres, seront montrés ainsi que les films de simulations numériques de collisions et d'évolution de leur surface soumise à différents processus, permettant d'interpréter les caractéristiques observées sur les images des missions spatiales. L'histoire de la mission japonaise Hayabusa qui a récolté un échantillon de l'astéroïde Itokawa en 2010 sera relatée, en présentant les différentes étapes de cette mission, les nombreuses difficultés auxquelles les scientifiques et ingénieurs ont dû faire face, et les résultats qu'elle a apporté, notamment concernant l'analyse des échantillons sur Terre. L'astéroïde Itokawa mesure 320 mètres de diamètre environ ; c'est le plus petit corps auquel une sonde a rendu visite. Nous irons ensuite rendre visite avec la sonde européenne Rosetta à l'astéroïde Lutétia qu'elle a survolé en juillet 2010. Lutétia mesure 100 kilomètres de diamètre ; c'est le plus gros corps auquel une sonde a rendu visite avant l'arrivée de la sonde américaine Dawn vers Vesta, le deuxième plus gros astéroïde, de 530 km de diamètre environ, en juillet 2011, dont les dernières images seront montrées. Enfin les missions spatiales de retour d'échantillons de petits corps en cours et en projet, comme MarcoPolo-R, une mission de retour d'échantillon d'un astéroïde double primitif que nous avons proposé à l'Agence Spatiale Européenne et qui a été sélectionnée en février 2011 pour la phase d'étude de faisabilité, ainsi qu'Hayabusa 2 (JAXA) et OSIRIS-Rex (NASA) lancées en 2014 et 2016, seront brièvement décrites. L'aventure continue, avec comme toujours, de grandes surprises à venir, tant ces petits corps défient notre compréhension.
- 6 décembre 2011 : Jacques Laskar (CNRS, Astronome à l'Observatoire de Paris)
- « Mercure, Mars, Vénus, la Terre : le choc des planètes ! »
- Le Système solaire est-il stable ? Est-il possible que dans le futur on assiste l'éjection d'une planète hors du Système solaire où à une collision planétaire ? Depuis sa formulation par Newton, le problème de la stabilité du Système solaire a fasciné les astronomes et les mathématiciens pendant plus de trois siècles. Bien que la majorité des efforts dans le passé aient été consacrés à la démonstration de la stabilité du Système solaire, les résultats récents montrent le contraire et que les collisions planétaires sont possibles.