Résumés des conférences publiques en 2014
- 7 janvier 2014 : Jean-Philippe Uzan (astrophysicien à l'IAP, directeur adjoint de l'Institut Henri Poincaré)
- « Harmonie dans l'univers : entre science et musique »
- 4 février 2014 : Alexandre Moatti (ingénieur en chef des mines et chercheur associé à Paris-VII laboratoire sphere UMR 7219, histoire des sciences et des idées)
- « Créationnismes en astronomie et cosmologies catastrophistes »
- Alexandre Moatti est l'auteur du récent ouvrage Alterscience. Postures, dogmes, idéologies (Odile Jacob 2013). L'alterscience, instrumentalisation de la science à des fins religieuses ou idéologiques (ou les deux) peut s'illustrer dans le domaine de l'astronomie et l'astrophysique, à travers les géocentristes contemporains ou les créationnistes en astronomie (USA, France). Sera évoquée aussi la façon dont certaines cosmologies aberrantes des années 1920-1950 (Hörbiger en Allemagne, Velikovsky aux USA) sont utilisées dans des courants d'idées encore vivaces de nos jours.
- 4 mars 2014 : Kumiko Kotera (astrophysicienne à l'IAP)
- « A la recherche des sources de rayons cosmiques de ultra-haute énergie »
- 1er avril 2014 : Gérald Bronner (professeur de Sociologie Université Paris-Diderot (Paris 7)
- « La démocratie des crédules »
- Pourquoi les mythes du complot envahissent-ils l'esprit de nos contemporains ? Pourquoi se méfie-t-on toujours des hommes de sciences ? Comment, d'une façon générale, des faits imaginaires ou inventés, voire franchement mensongers, arrivent-ils à se diffuser, à emporter l'adhésion des publics, à infléchir les décisions des politiques, en bref, à façonner une partie du monde dans lequel nous vivons ? N'était-il pourtant pas raisonnable d'espérer qu'avec la libre circulation de l'information et l'augmentation du niveau d'étude, les sociétés démocratiques tendraient vers une forme de sagesse collective ? Voici quelques thèmes que la conférence abordera.
- 7 octobre 2014 : Nicole Vilmer (astrophysicienne au Laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique (LESIA) de l'Observatoire Paris)
- « Le Soleil sous toutes ses faces : apport des observations multi-satellitaires »
- Le Soleil est l'étoile la plus proche de la Terre, sans doute la plus observée et ceci depuis plusieurs siècles. Pourtant, certains aspects de son comportement sont encore mal compris et demeurent l'objet de recherches très actives pour les physiciens solaires. En particulier, les questions liées à l'activité solaire, à la génération de particules énergétiques et de bulles de matière éjectées à plusieurs centaines de kilomètres par seconde du Soleil sont des sujets de recherche actuels, à la fois pour comprendre et modéliser les processus physiques à l'origine des phénomènes éruptifs, mais aussi dans le cadre d'applications dans le domaine de la physique des relations Soleil-Terre, applications liées au développement de la météorologie de l'espace. Les observations du Soleil historiquement réalisées avec des instruments au sol sont maintenant largement effectuées à bord de satellites. Nous présenterons ici l'apport des observations multi-satellitaires (avec la mission SOHO et le satellite SDO) et de la vision stéréoscopique des phénomènes solaires (avec les sondes STEREO) pour l'étude de la propagation des particules énergétiques et des éjections de masse coronale dans le milieu interplanétaire, depuis le Soleil jusqu'à l'orbite terrestre et au-delà. Nous présenterons également les perspectives d'observations du Soleil et de son environnement proche avec le lancement prochain (2017-2018) de deux missions spatiales européenne (Solar Orbiter/ESA) et américaine (Solar Probe +/NASA) qui devraient s'approcher du Soleil à 1/3 de la distance Soleil-Terre pour Solar Orbiter ou encore moins pour Solar Probe +.
- 4 novembre 2014 : Karim Benabed (astrophysicien à l'IAP)
- « Dernières nouvelles du rayonnement fossile »
- Depuis l'annonce des premiers résultats cosmologiques basés sur le relevé du fond de ciel micro-onde réalisé par la mission satellite européenne Planck début 2013, l'actualité de ce rayonnement extrêmement froid (3 Kelvin), signature du big bang, émis il y a près de 14 milliard
d'années, est brûlante ! En effet, une expérience américaine, BICEP, basé au Pole Sud a depuis annoncé une possible détection, dans leur propre relevé de ce même rayonnement de fond, de la signature d'ondes gravitationnelles créés peu de temps après le big bang. Cette possible détection repose
sur une hypothèse sur les émissions micro-ondes polarisées dans notre galaxie, hypothèse qui est énormément débattue dans la communauté. La prochaine livraison des résultats de l'expérience Planck qui devrait intervenir en fin d'année 2014 permettra de dénouer cette polémique.
Je décrierai donc le rayonnement de fond cosmologique, comment il permet de tester les modèles décrivant l'Univers dans ses premiers instants et tout au long de son évolution, et comment différents télescopes comme Planck en orbite ou BICEP au sol permettent de l'observer. Je brosserai un tableau de l'état actuel de nos connaissances sur ce rayonnement de fond, ainsi que les espoirs de futures avancées dans le domaine. J'évoquerai évidemment la mesure des signatures des ondes gravitationnelles et je donnerai un état de nos connaissances sur la robustesse de ce résultat au jour de la conférence.
- mercredi 19 novembre 2014 : Jean-Pierre Lasota (astrophysicien à l'IAP et au Centre d'Astronomie Copernic à Varsovie)
- « Des jets et des trous noirs »
- Le voisinage immédiat des trous noirs est souvent source de puissants jets relativistes que l'on observe dans les radio-galaxies et certains quasars ainsi que (à moindres échelles) dans les micro-quasars. De puissants jets se forment dans les éruptions des sursauts γ. L'origine de ces phénomènes spectaculaires est toujours mal comprise mais des travaux récents suggèrent que certains jets relativistes puiseraient leur énergie dans la rotation des trous noirs, confirmant ainsi une idée vieille de presque quarante ans. Après une simple présentation du problème, nous allons parler des résultats des récentes études théoriques et numériques sur l'origine des jets dans des sources astrophysiques à trous noirs.
- 2 décembre 2014 : Daniel Kunth (directeur de recherche émérite à l'IAP)
- « Les images de la science sont-elles trompeuses ? »
- Comment obtenir une image et que dit-elle de la réalité? Je montrerai comment ont obtient une image (argentique ou numérique). J'analyserai ce qu'elle évoque et les moyens nécessaires à sa compréhension ainsi que les interprétations erronées que les images non commentées peuvent susciter dans l'esprit d'un public non averti. Je prendrai de nombreux exemples tant dans la biologie que dans l'astrophysique.