« Les atmosphères de naines brunes » |
France Allard |
Etoiles ratées, les naines brunes s'éteignent inexorablement, passant graduellement d'un aspect stellaire à planétaire. En se refroidissant, elles sont d'abord le site de recombinaison moléculaire, puis de formation de couches de poussières atmosphériques (grains de silicates, de corrundum, d'oxydes de titane et de vanadium, de fer et autres métaux lourds). Ces grains de tailles sub-micromiques provoquent un effet de serre important qui inverse le comportement des bandes moléculaires et raies atomiques.
La convection et la turbulence induite compensent la sédimentation des grains par l'apport de gaz condensable, et déterminent ainsi l'extension radiale et la profondeur des couches nuageuses. Lorsqu'avec le refroidissement de la naine brune la zone convective se retire vers l'intérieur et quitte la photosphère, celle-ci devient plus transparente, accélérant ainsi son refroidissement. Le CO laisse place au méthane qui partage la distribution spectrale infrarouge avec la vapeur d'eau. Les bandes de NH3 apparaissent. Puis c'est au tour de la vapeur d'eau de condenser, et l'on retrouve l'aspect de notre Jupiter. Plus accessibles à l'observation, les naines brunes constituent donc aussi une pierre angulaire de l'étude des planètes extrasolaires géantes. Riches d'enseignements, elles constituent le centre des recherches que j'aurai le plaisir de vous exposer. |
vendredi 27 juin 2008 - 11:00 Salle des séminaires Évry Schatzman, Institut d'Astrophysique de Paris |
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