« Le Big Bang en laboratoire » |
Christelle Roy |
Au milieu des années soixante-dix, des théoriciens préconisèrent que des collisions d'ions lourds accélérés à des vitesses ultra-relativistes permettraient de créer une matière nucléaire à des températures et des densités extrêmes et ceci, sous une forme bien atypique : un plasma de quarks et de gluons (PQG). Cet état dans lequel les partons seraient déconfinés aurait prévalu dans l'Univers quelques fractions de seconde après le Big Bang. Au cours des vingt dernières années, des programmes expérimentaux de grande envergure ont été menés auprès des collisionneurs de particules, aussi bien en Europe (au CERN à Genève) qu'aux États-unis (au Brookhaven National Laboratory près de New York).
Après cinq années de fonctionnement, les physiciens de Brookhaven annoncent que leur collisionneur RHIC aurait produit une matière extrêmement dense et chaude, compatible avec un état de plasma de quarks et de gluons. Les propriétés de cette matière se sont révélées, pour certaines, bien inattendues et surprenantes : contre toute attente, RHIC aurait créé un liquide quasiment parfait. Après avoir exposé la phénoménologie et retracé l'histoire de la physique des ions lourds relativistes, je présenterai les résultats du RHIC qui ont tant surpris et enthousiasmé notre communauté. Nous verrons ensuite quelles en sont leurs implications et le futur de la physique des ions lourds, notamment auprès du futur collisionneur LHC dont le démarrage est prévu en juin 2007. |
vendredi 19 mai 2006 - 11:00 Amphithéâtre Henri Mineur, Institut d'Astrophysique de Paris |
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