Gary Mamon
Institut d'Astrophysique de Paris (Paris, France)
Je montre d'abord comment lever la dégénérescence entre les profils radiaux, à priori inconnus, de masse et d'anisotropie des vitesses, en appliquant une analyse jointe des profils de dispersion et de kurtosis des vitesses. Notre analyse appliquée aux galaxies de type précoce de l'amas Coma, montre que l'amas est isotrope et que sa distribution de masse est bien déterminée au delà de 3% du rayon de viriel, et compatible avec un profil NFW pour la matière noire. Nous testons les hypothèses de sphéricité, d'absence d'effets de projection ou de sous-structures en appliquant la même analyse sur les 10 amas les plus massifs d'une simulation cosmologique. Les masses et anisotropies sont généralement bien reproduites, mais les concentrations dans la matière noire sont reproduites moins efficacement.
J'analyse ensuite l'origine de la déficience en Hydrogène neutre (observée dans la raie HI) de 13 galaxies spirales situées dans la direction de l'amas Virgo, mais dont les distances mesurées par la méthode de Tully-Fisher les placent loin derrière ou devant l'amas. Comme la déficience de gaz neutre est généralement supposée causée par son balayage (dit r.p.s.) par la pression de choc du gaz chaud du milieu intra-amas, on peut penser que ces 13 galaxies ont traversé l'amas de Virgo dans le passé. Par des calculs analytiques et par des analyses de simulations cosmologiques, je montre qu'une galaxie ne peut rebondir au delà de 1 à 2.5 rayons de viriel d'un amas, et que les 13 galaxies déficientes en HI apparaissent bien plus loin. La simulation cosmologique permet de montrer que 6 ou 7 des galaxies sont en fait dans l'amas de Virgo : elles ont donc probablement perdu leur gaz neutre par balayage r.p.s. Les autres galaxies sont en interaction avec des compagnons, ce qui est vérifié par leur formation stellaire accrue malgré leur déficience HI. Je propose que le manque de gaz neutre atomique est causé par sa transformation en molécules dans des nuages comprimés par effets de marée.
Salle des séminaires Évry Schatzman, Institut d'Astrophysique de Paris