« L'eau dans le Système Solaire » |
Thérèse Encrenaz |
L’eau est présente partout dans l’Univers et en particulier dans le système solaire. Nous la trouvons dans les comètes, mais aussi dans les planètes géantes et leur système, ainsi que dans les planètes telluriques. Dans le cas des comètes, les observations de H2O apportent des informations sur les conditions thermodynamiques de la coma, ainsi que sur leur température de formation. Dans le cas des planètes géantes, la découverte inattendue de vapeur d’eau stratosphérique démontre l’existence d’une source externe d’oxygène, sans doute reliée à la présence d’un flux interplanétaire de micrométéorites. Les anneaux de Saturne, ainsi que ses satellites dénués d’atmosphère, sont essentiellement constitués de glace, de même que les satellites galiléens à l’exception de Io. Dans le cas de Europe, un océan d’eau liquide pourrait exister sous la surface du satellite, ce qui pourrait avoir d’importantes conséquences pour l’exobiologie.
La mesure de l’abondance de la molécule HDO, qui permet celle du rapport D/H dans l’eau, est un diagnostic important des mécanismes d’évolution des objets du système solaire. Ainsi, le rapport D/H dans les comètes est sensiblement plus élevé que la valeur terrestre, ce qui implique que l’eau des océans ne peut pas être entièrement d’origine cométaire. Dans le cas de Mars et surtout de Vénus, le très fort enrichissement en deutérium, comparé à la valeur terrestre, est sans doute la signature d’un dégazage massif de la vapeur d’eau au début de l’histoire de la planète. L’histoire de l’eau sur Mars est particulièrement fascinante. Plusieurs découvertes récentes tendent à montrer que l’eau liquide a existé dans le passé à la surface de Mars, peut-être même sous la forme d’un océan. On peut alors se demander si la vie a pu s’y développer et, si oui, s’il est possible de rechercher des traces de vie fossile. Enfin, la présence d’eau est aussi la signature qui sera recherchée sur les exoplanètes récemment détectées, dans le cadre de la recherche d’une éventuelle vie extraterrestre. Jusqu’à présent, seules les exoplanètes géantes possèdent une masse suffisante pour permettre leur détection, mais les exoplanètes de type terrestre deviendront bientôt observables elles aussi grâce à la mission spatiale COROT. |
vendredi 14 mars 2003 - 14:00 Amphithéâtre Henri Mineur, Institut d'Astrophysique de Paris |
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